jueves, 29 de octubre de 2015

la Toussaint


Pour nous souvenir des morts en cette fête de la Toussaint nous allons connaître le cas de:Marat..et de son assassin la non moins célèbre Charlotte Corday.

La Mort de Marat par Jacques-Louis David, peint en 1793


Le 13 juillet 1793, vers 19h, Marie-Anne Charlotte de Corday d’Armont assassine, d’un coup de couteau, le député montagnard Jean-Paul Marat, à son domicile, alors qu’il était dans son bain.

Ce fait historique est connu. La figure de Marat ensanglanté dans sa baignoire a été immortalisée par le peintre David. Marat lui-même, une des figures de la Révolution Française, est célèbre. Mais de Charlotte Corday, que sait-on vraiment ? Sa vie ? Son parcours ? Les raisons qui l’ont motivée à ôter la vie de ce révolutionnaire engagé, député à la Convention, et auteur du journal « L’Ami du Peuple » ? Eclaircissons le voile obscur qui entoure cette jeune femme d’à peine vingt-cinq ans…
Les faits
Le 9 juillet 1793, Marie-Anne Charlotte de Corday d’Armont, qui préfère se nommer elle-même simplement Charlotte Corday, part en diligence de Caen, en Normandie, sa région natale qu’elle n’a jusque là jamais quittée, pour Paris. Son objectif : assassiner Jean-Paul Marat.
Le 13 juillet au matin, elle se rend au Palais-Royal chez le coutelier Badin. Elle y achète un simple couteau de cuisine. Puis elle se prépare à aller chez Marat. Cependant, la tache n’est pas facile. Marat étant régulièrement victime de menaces de toutes sortes, il est protégé par son entourage qui ne laisse entrer que ses plus fidèles alliés. Charlotte Corday fait deux tentatives qui se soldent par des échecs. Elle ne se laisse pour autant pas intimider et revient, une troisième fois vers 18h30, en prétextant à Simone Evrard, compagne du député, avoir des nouvelles de Caen de la plus haute importance. Marat, qui entend la conversation de sa chambre, ordonne qu’on la laisse entrer.
Le spectacle qui s’offre à elle est certainement loin de ce qu’elle avait imaginé. Marat, en effet, atteint d’une maladie de peau qui lui ronge les chairs, est immergé dans un bain curatif au soufre, seul remède à ses douleurs. Seuls ses bras sortent de l’eau ; devant lui est posée une planche de bois sur laquelle il écrit et travaille.
Pendant une demi-heure environ, Charlotte Corday et Jean-Paul Marat discutent. Puis c’est le meurtre. La jeune femme plante le couteau qu’elle avait caché dans son corsage dans la poitrine du député. Le coup est faible mais transperce le poumon, l’aorte et le cœur. Marat crie, Charlotte Corday peut-être aussi, et tout le monde accoure. On immobilise la criminelle (qui n’oppose d’ailleurs aucune résistance) pendant que la victime se vide de son sang. La mort est rapide.
Le 17 juillet, à 17h, elle est conduite à l’échafaud, vêtue de la chemise rouge des assassins. Pendant tout le trajet, elle regarde les Parisiens droit dans les yeux, fière et courageuse. Sa dignité lors de son exécution (curieuse, elle aurait même, alors que le bourreau Sanson lui cachait la vue de la guillotine pour ne pas l’effrayer, demandé à voir cette dernière car elle n’en avait encore jamais admiré) la fait entrer dans la légende.
Pourtant, l’acte commis par Charlotte Corday a-t-il porté ses fruits ?
Pour ce qui est de son désir de postérité historique, c’est en effet une victoire. Durant les deux cent années qui ont suivi sa mort, on a parlé d’elle. Outil de propagande politique pour les uns (notamment par Louis-Philippe sous de la Monarchie de Juillet), héroïne tragique de pièces de théâtre pour les autres (Daniel Colas a mis encore récemment en scène son personnage), Charlotte Corday fait désormais partie du patrimoine historique de notre pays.
Quant aux effets politiques de son meurtre, il en est tout autre. Certes, la mort de Marat marque une bifurcation dans la Révolution, mais pas celle que la jeune femme désirait. Le souhait de Charlotte Corday était de limiter le nombre de victimes, les massacres, faire de la France un pays républicain où règne l’ordre et la justice. Or, son crime va au contraire précipiter l’institution officielle de la Terreur, déjà entamée dans les faits. Les Montagnards, en effet, voient toujours dans ce crime un complot des Girondins. Ces derniers sont arrêtés et exécutés. Marat devient un martyr de la Révolution, son corps, transféré au Panthéon, devient un objet de culte populaire.
Même si Charlotte Corday a échoué dans son objectif politique, on ne peut cependant nier sa volonté de se faire entendre en tant que femme et il n’est peut-être pas anachronique de voir en elle, à son insu, une des premières féministes de l’Histoire.

http://www.histoire-des-femmes.com/article-pourquoi-charlotte-corday-a-t-elle-assassine-jean-paul-marat-49943121.html

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